Le chatrang est une variante du jeu d'échecs classique qui a vu le jour en Perse à une époque qu'il est impossible de préciser. Les traces les plus anciennes de ce jeu dont nous disposions à ce jour sont des textes épiques qui auraient été écrits au VIème siècle de notre ère (1).
Le chatrang a des règles qui sont assez voisines de celles
du jeu d'échecs contemporain et il paraît évident qu'il existe un lien de
parenté entre ces deux jeux de stratégie combinatoire.
1) le socle
Le chatrang se joue sur un socle carré de 64 cases tout
comme les échecs modernes ce qui ne saurait être une coïncidence.
2) les pièces
Le Châh est le souverain perse et correspond au roi du jeu
d'échecs. Le Châh se déplace de la même manière que le roi, c'est à dire d'une
case dans toutes les directions.
Le Farzin ou Vizir est le conseiller et se déplace d'une
seule case en diagonale.
Le Pil ou Fil est l'éléphant et donnera le fou. Il saute de
2 cases en diagonale.
L'Asp perse est le cheval et correspond à notre actuel
cavalier.
Le Rokh est la tour et correspond à notre actuelle
tour des échecs.
Enfin le Piâdak est le soldat qui combat à pied (le
fantassin) et correspond au pion. Le Piâdak se transforme en Farzin ou Vizir
lorsqu'il parvient sur la dernière rangée ce qui est l'équivalent de la
promotion échiquéenne. Le double pas de Piâdak n'existait pas mais le double
pas du pion n'existait pas davantage dans les versions anciennes du jeu
d'échecs.
(1) La Perse est aujourd'hui l'Iran. Au VIème siècle de notre ère, la Perse était un vaste et puissant empire (Empire des Sassanides) dont la culture influença fortement l'Europe, l'Afrique, la Chine et l'Inde.